L'article paru dans le "colporteur" est symptomatique de ce phénomène d'exploitation du "buzz" en vue de contenter son lectorat : prenant appui sur la présentation en conseil municipal du 27/01/25 des résultats de cette enquête sur les incivilités (petit échantillon non structuré de 200 répondants), le journal produit un article titré "La cohabitation entre cycliste et piéton à Crest devient un défi grandissant", Pourtant ce sondage a fait ressortir que le premier mécontentement portait sur les tags, suivi par les déjections canines et le dépôt sauvage d’ordures, les mégots par terre et le stationnement anarchique. Les réponses à la question de cette cohabitation sont pourtant très partagées
Tirer une conclusion aussi rapide et peu objective peut paraître surprenant de la part de "journalistes". Pour autant cela illustre un phénomène de société qui n'épargne pas notre bonne ville de Crest : il est difficile d'identifier les producteurs de tags (le débat en conseil municipal est intéressant sur le préjugé Tag = jeunes), les producteurs de crottes de chien ne signent pas les déjections comme ceux qui déposent sauvagement leurs ordures ou leur mégots. Quant aux véhicules mal stationnés, nous sommes tous des automobilistes ayant eu recours à un moment ou l'autre de notre vie à cette pratique, donc nous avons fortement tendance à absoudre les fauteurs de troubles... des fois que... Reste le cycliste, une espèce à part, caractérisée par ce qu'il a entre les jambes, parfaitement identifiable... Et voilà le phénomène si fréquent et répété dans nos sociétés, la mise à l'index d'une minorité, responsable de nos maux et qui vient troubler notre tranquillité de masse informe !
Qu'il soit bien dit ici que l'association Vélo dans la Ville ne cautionne pas l'attitude de certains cyclistes qui roulent trop vite dans les espaces partagés avec les piétons, pire qui roulent sur les trottoirs alors qu'ils ont largement dépassé l'âge de le faire !
Le problème, pour nous, c'est que s'en prendre à un symptôme sans vouloir traiter les causes est une paresse d'action : à Crest, plus de 90% de la surface des voies de communication sont consacrées aux automobiles (stationnement et déplacement), avec une très faible part dévolue aux vélos. Cela repousse donc les vélos à cohabiter sur des espaces très empruntés par les piétons (rues piétonnes, voies vertes), notamment lorsqu’ils se déplacent avec des enfants (draisiennes, remorques, vélos-cargo).
Plutôt que mettre en relief les difficultés à cohabiter sur le peu de territoire concédé aux piétons et aux vélos, il serait plus judicieux de travailler sur comment leur donner plus de place (itinéraires cyclables réservés, zones de rencontre, vélo rues...). et de supprimer les obstacles répétés sur les voies vertes.
Bref, une vraie politique cyclable qui permettrait d'apaiser l'espace public et d'appeler, à juste titre, à le respecter. Sinon toute campagne de sensibilisation ou de répression sera vaine
En complément, quelques extraits d'un "vrai journal" rédigé par de "vrais journalistes " (article paru dans le monde des 10,11, 12/11/24)